En début d’année 2016, nous avons fait notre première rencontre avec le très bouillonnant Eco-système de Buéa. Il faut dire que les entrepreneurs technologiques de l’une des deux provinces anglophones du Cameroun nous ont à chaque fois réservés un très bel accueil et nous font croire que la technologie a aussi un bel avenir en Afrique malgré les difficultés du quotidien que sont les coupures d’électricité, l’absence d’un éco-système de financement, des aptitudes à développer en matière de marketing Digital etc
Notre objectif avec Kongossa Technologie a toujours été de partager la connaissance entre l’environnement Nord-Américain et africain dans lequel nous évoluons et l’environnement Africain. A titre d’exemple à Montréal nous avons animé très récemment un panel sur la technologie et le bien commun à l’occasion du GSEF (Forum Mondial de l’économie Sociale), ce qui nous a permis par exemple de rencontrer cet entrepreneur social et tech Ivoirien qui est à l’origine de baby lab, dont le talent et les projets ne peuvent que nous faire plaisir
ou encore la présentation Technology at service communities sur l’importance des communs qui prouve que sans eco-système point de progrès. Mais revenons à la Silicon Mountain, il faut dire que c’est le vivier par excellence des startups au Cameroun et cette vidéo ne fait que le confirmer
Situation Géographique
Buéa se situe dans la zone anglophone du Cameroun dans la province du Sud-Ouest. Cette province est d’ailleurs très célèbre car en plus d’avoir été une des capitales du Cameroun, elle héberge le plus haut sommet du pays : Le Mont-cameroun. La ville dispose d’une position géographique enviable car pas très loin du Nigéria (géant économique et démographique africain) et de Douala capitale économique du Cameroun. La population active est assez jeune. Il faut dire que l’université y contribue pour beaucoup et attire les jeunes Camerounais du reste des provinces.
Objectif de notre séjour d’étude
Notre but était d’évaluer à quel niveau se situe les startups camerounaises en général et celles de Buéa en particulier. Pour ce faire nous avons bénéficié de l’accompagnement du responsable local de la communauté Otto Akama, qui nous a permis de faire le tour et de visiter les entrepreneurs dans leurs bureaux.
Déroulement de la visite à la Silicon Mountain
Nous étions un petit groupe venu de Montréal. Notre premier stop était à ActivSpaces un espace de collaboration où les entrepreneurs se rencontrent au quotidien, pour travailler, échanger des idées, rencontrer des visiteurs et potentiels investisseurs etc. C’est un lieu que je connaissais déjà personnellement et certains des entrepreneurs que j’ai rencontré sur place j’avais déjà travaillé avec eux. Nous avons notamment discuté avec Ahmed Felata de la startup VIVA qui travaille sur une plateforme de vidéo et musique (un peu comme Netflix) afin de permettre aux voyageurs qui utilisent les transport de vivre une meilleure expérience lors de leur voyage. Ahmed avait une reflexion assez avancée sur son projet et en Janvier dernier était à la recherche d’investisseurs. Lors de ce passage nous avons aussi croisé le très populaire Fritz Ekwoge, l’un des pionniers et leaders du mouvement des startups à Buéa. Il travaillait sur la seconde version de son application Feem Perfect qui facilite le transfert rapide de fichier.
Tout au long de la journée, nous avons continué à rencontrer des entrepreneurs de la ville de Buéa. La majorité de ceux que nous avions déjà rencontré en 2015-2016 sont passés à une autre étape de leur projet. Les NDjorku, Feem Perfect bénéficient de financement et d’expertise extérieure qui les aide à maintenir une road-map clair : ce qui est une bonne chose.
Cependant le point culminant de notre séjour a été la rencontre des entrepreneurs derrière le studio Colorfluid.
Bermond Yange et son associé nous ont fait une démonstration de leur expertise en matière de story-telling en témoigne leur portefolio
En voici quelques illustrations:
Ou encore celle-ci pour les Non-profit
J’ai été personnellement très impressionné par l’expertise et la vision des ces deux entrepreneurs. Nous avons promis de collaborer avec eux très prochainement sur des projets d’animation à faire à Montréal. A mon avis ce studio devrait contribuer avec tous les entrepreneurs que nous avons rencontré afin de les aider dans la présentation de leur projet mais aussi à avoir une visibilité qui leur manque aujourd’hui en ligne.
Qu’avons nous retenu de cette visite et quelles sont les prochaines étapes
- Le talent existe : les jeunes que nous avons rencontré ont la capacité de travailler sur des projets très techniques y compris les projets de AI
- Les problèmes de base ruinent l’émergence des startups : Bien que des espaces comme ActivSpaces existent, il est difficile aujourd’hui pour ces jeunes de bénéficier de conditions de travail décentes. Il faut souligner que nous avons rencontré des entrepreneurs très motivés malgré la chaleur, les nuisances sonores, les problèmes d’électricité, etc
- Le manque de soutien ou de confiance des entreprises locales : Nous avons mentionné plus haut que Buéa est proche de Douala « poumon économique » du Cameroun. Cependant lors de notre séjour d’étude, très peu d’entrepreneurs nous ont parlé de collaboration ou de partenariat avec des entreprises locales. Si le changement tarde à se manifester au rythme où ces jeunes produisent des plateformes innovantes et gagnent en expertise, il est clair que cette tendance va s’inverser à l’avenir
- L’expertise entrepreneuriale et les connaissances en gestion de projet : Nous pensons que ces jeunes doivent bénéficier des enseignements de base en pilotage et montage de projet afin de produire des plateformes qui sont conformes aux besoins immédiats de leur environnement
- La nécessité d’un Mobile Lab à Buéa: Un Africain sur deux a un téléphone mobile et les projections sont de 725 millions d’abonnés uniques en 2020. les startups de Buéa et du reste de l’Afrique gagnerait à se focaliser sur la création de contenus et d’applications pour ce support. Mais il ne s’agit pas seulement de créer des applications il faut aussi des connaissances marketing pour proposer des expériences mobiles simples, utiles et ludiques.