Enquête : INTERNET : Un luxe pour les étudiants camerounais
Dans un monde où l’école se fait en ligne, les Camerounais ont de la peine à se connecter au bon réseau. Enquête à Yaoundé…
Cette enquête avait été publiée en 2013. Nous l’avons reprise ici car certains de ces problèmes sont encore actuels
Véritable serpent de mer pour les étudiants et férus du Web. Dans les cybercafés, principaux locaux pour étudiants, c’est ce message qui s’affiche généralement : « Adresse introuvable » ou encore celui-ci pour cet internaute qui a sollicité d’accéder à Yahoo : « Firefox ne peut trouver le serveur à l’adresse fr.yahoo.com ».
Aux encablures de l’Université de Yaoundé I, les secrétariats et espaces cybernétiques jonchent le long des rues. Mais la connexion semble ne pas être d’un bon débit comme l’annonce les tenants des lieux. Si ce désagrément n’est pas décrié par les internautes qui investissent les réseaux sociaux : Facebook, Twitter, etc ; les étudiants inscrits dans les filières d’Informatique aussi bien à Yaoundé I, à l’Ecole polytechnique et dans les autres Instituts se mordent les doigts.
« Le cyber, ça ne vaut pas la peine d’y aller, la connexion dérange tellement », lance Max.
Les opérateurs de téléphonie mobile vendent des clés Internet. Là aussi, ce n’est pas la grande satisfaction pour les clients.
« C’est Camtel qui vend les bonnes clés. Le problème c’est que, chez eux, il faut avoir des moyens. Leurs forfaits Internet n’est pas à la bourse de l’étudiant »,
s’indigne Madi étudiant à Polytech.
« On est obligé de travailler tard dans la nuit pour espérer avoir une assez bonne connexion Internet », poursuit-il.
Le seul recours pour les étudiants qui veulent travailler dans les conditions assez bonnes reste les Campus Numériques Francophone (CNF) de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF). Avec des salles pour étudiant, chercheurs et travailleurs, le CNF de l’Université de Yaoundé I situé au cœur de la ville est très sollicité. « En 2012, l’AUF avait reçu 10131 candidatures ; 1 062 nouveaux apprenants, allocataires ou bénéficiant d’un tarif réduit, ont été régulièrement inscrits dans les établissements d’enseignement supérieur membres de l’Agence », soutient Bernard Cerquiglini, Recteur de l’Agence universitaire de la Francophonie. Une enquête réalisée en 2010 sur les apprenants de 3e année monte que : plus du tiers des répondants sont diplômés du deuxième ou troisième cycle universitaire (Master : 27 %; DEA : 5 %; doctorat : 4 %) et ont une expérience professionnelle faible ou moyenne (48 % ont moins de 5 ans d’expérience; 78 % ont moins de 10 ans d’expérience). Grâce à ces Formations Ouvertes et à Distance (FOAD) (Lien : auf.org/formation-distance) comme on les appelle, les étudiants admis dans les universités partenaires de l’AUF peuvent obtenir leur licence, soutenir des mémoires de master et des thèses.
Les personnes désireuses peuvent poursuivre leurs formations académiques via les technologies numériques. « J’ai fait des études de Droit à l’Université de Douala. Mais je me suis inscris pour un master en Environnement et Développement durable, je veux varier mes domaines d’études », soutient Moise Mbimbé. Comme lui, elles sont nombreuses, ces personnes, qui ont, grâce aux FOAD obtenu des diplômes délivrés par des universités partenaires et qui exercent dans divers secteurs d’activités. Seulement, le coût de cette formation semble élevé pour un certain nombre de personnes désireuses. « Je veux bien suivre une formation là-bas (à l’AUF, Ndlr) mais le prix est très élevé. Je connais un camarde qui a payé une formation à plus de 500 000 FCFA. Moi, je ne peux pas pour l’instant », s’inquiète Bosco étudiant à l’Université de Yaoundé I.
Avec plus de 80 formations offertes, les étudiants ont le choix dans six grands domaines : Education et formation, Sciences humaines, Médecine et santé publique, Sciences de l’Ingénieur, Droit, économie et gestion ; Environnement et développement durable.
Pour le recteur de l’AUF, depuis 20 ans, la formation ouverte et à distance (FOAD) est un des outils au service de la construction des sociétés émergentes proposés par l’Agence universitaire de la francophonie (AUF). La FOAD permet aux étudiants et aux salariés en formation continue de se former tout en restant dans leur pays.