Technologie dans l’agriculture – Vers le village intelligent – I

À la découverte de Mbankomo.

Depuis plusieurs mois, Kongossa Technologie a initié un projet de sillage intelligent avec comme pays test le Cameroun. Dans le cadre de ce projet, j’ai effectué une descente au Cameroun sur l’un des sites pilote du projet situé à Mbankomo. Mbankomo est une commune du Cameroun située dans la région du Centre, à 25 km au sud ouest de Yaoundé. C’est aussi un arrondissement du département de la Méfou-et-Akono. Mbankomo abrite le Centre sportif académique de Mbankomo. Mbankomo tient son nom du Mont Mbankomo ; une chaine de colline rocheuse qui s’étire d’Eloumden jusqu’à Zok-Yié en passant par Okong, Nkomekui et Messebe. Inhabité, le site de l’actuel Mbankomo Ville devient dès l’arrivée des Allemands (vers 1900), un lieu d’exploitation du tabac et de la banane douce. Ce n’est qu’au départ des Allemands survenue après la première guerre mondiale que les ethnies Mvog Fouda et Tsoung Mballa s’installent de manière progressive. L’activité principale des populations est alors l’agriculture. C’est la loi N° 59/44 du 17 Juin 1959 qui crée la Commune de Mbankomo. Cependant, l’arrondissement de Mbankomo existe seulement à partir du 13 Mars 1974. Ainsi, dès l’installation des populations locales, l’Eglise catholique s’installe en 1952. Puis intervient la création de l’école primaire en 1955, l’installation de la gendarmerie en 1978 de l’axe lourd en 1982. Pour en savoir plus sur son histoire lire ce guide
La présence d’un de nos sites dans cette région s’explique notamment grâce à sa position géographique car elle est située à l’entrée de la capitale du Cameroun Yaounde ( à environ 22 km) et sur la route qui mène à la capitale économique Douala. Par ailleurs l’agriculture y occupe aussi une place de choix:

Elle occupe plus de 90 à 95% de la population active. Etant une agriculture de subsistance, elle se concentre en particuliers sur les cultures vivrières et plus particulièrement le manioc qui tient le haut du pavé. En effet, il reste la spéculation la plus cultivée tant à l’échelle individuelle que des Associations et GICS sur des superficies allant d’un à vingt cinq hectares; mais pour certains GIC, cette superficie peut aller à 25 hectares. Les autres spéculations (non moins importantes) sont le macabo, la banane plantain, le maïs et l’arachide, la patate douce, l’igname, les maraichers (tomate) et même les PFNL tels que la cola, la mangue sauvage, les noisettes, l’okok et autres. Il est à remarquer que ces cultures sont l’apanage des femmes qui s’y investissement dans leur presque totalité. Elles en font l’objet d’une activité commerciale intense et transforment le manioc en bâtons et en farine. Pour ce qui est des cultures de rente, on distingue le cacao, le palmier à huile, des fruitiers. Cette activité reste concentrée entre les mains des femmes et des élites. Source : CVUC

La première mission sur place

Cela  faisait 3 jours que j’étais au Cameroun et l’un de mes objectifs principaux  était de me rendre sur notre “site test” situé à  Mbankomo environ à  20 km de Yaoundé (du moins je me disais ).

Il faut comprendre pour la petite histoire que nous avions jusque là  tout gérer de Montréal grâce à  notre responsable local Eric K. donc cette descente était assez excitante pour moi: j’allais enfin voir le résultat de plusieurs heures de travail et de cogitation.

Avant de relater le voyage il est important de comprendre ce que Mbankomo représente : Mbankomo est notre mini-lab, c’est l’endroit où nous voulons tester toutes nos expériences agricoles et écologiques avant de les appliquer à notre “village intelligent”; c’est le lieu où  nous testons notre vision.

Pour s’y rendre Eric et Christian le chauffeur  et  qui avaient déjà fait ce trajet ont exigé que nous y allions en 4×4 à cause de l’état de la route. Mon bon ami Patrick nous a prêté le sien, et hop mercredi 6h du matin nous démarrions pour Mbankomo

En théorie le trajet est sensé durer 20mn, mais le village où se trouve notre « lab » est plutôt à 20mn de Mbankomo   lorsqu’il n’a pas plu. Nous nous sommes égarés 2 fois car j’avais insisté pour que nous empruntions un raccourci, espérant nous faire gagner du temps. Mais hélas. ..Nous sommes finalement arrivés sur notre site 35 mn plus tard. Dans la bonne humeur et éblouis par le magnifique paysage, L’air était frais et les multiples escales pour demander notre chemins aux habitants  m’a rappelé  à quel point vivre dans la nature pouvait contribuer à nous maintenir de bonne humeur.

Nous nous sommes dirigés vers Bernard, la personne chez qui Eric gardait notre matériel  (machettes et autres), sa maison en matériau local fut un de mes coup de coeur. Notre site se trouve directement derrière celle-ci donc nous nous y sommes tout de suite dirigés.

Les machettes dont nous nous sommes munies se sont avérées utiles car la piste était parsemée d’herbes hautes qu’il fallait écarter pour pouvoir avancer.
Devant nous j’avais l’hectare de terrain que nous avions acheté et que nous avions commencé à  exploiter depuis moins de 4 mois. 1 ha de plantain et quelques tiges de cacao. On pouvait voir les plants dans en terre et la circulation était assez facile vu que le site avait été nettoyé récemment. Après 40 mn sur le site à  marcher et à  poser des questions nous sommes retournés vers la cour de Bernard.

Les évidences qui se sont imposées à  nous suites à  toutes mes questions étaient celles que Franck N. et moi avions déjà détectées : il était impératif d’avoir une présence permanente sur ce site (son installation fera l’objet d’un autre récit) et construire au plus vite notre habitat écologique.

Nous avons ensuite pris la route du retour et cette fois ce fut plus rapide et nous ne nous sommes pas perdu.

Romeo NGABA