Enjeux et opportunités de la technologie dans le secteur alimentaire ?

Intervenants:
  • Catherine Lefebvre, journaliste et Auteure
  • Cathrin Rintoul, Provender
  • Jean-François Archambault – La Tablée des Chefs

Dans l’optique d’un échange sur les questions concernant le secteur alimentaire et la technologie, Kongossa Technologie a fait appel à Catherine Lefebvre, Caithrin rintoul et JF Archambault pour débattre sur le thème. Lors de son intervention au forum KWS14, Catherine Lefebvre nutritionniste, a révélé que l’idée d’une plateforme entre les producteurs, les agriculteurs et les restaurateurs est très intéressante. Pour elle, mettre ces différentes personnes en relation, non seulement les rapprocherait, mais garantirait une meilleure qualité des produits dans l’optique de satisfaire davantage la clientèle. Caithrin quant à lui, fondateur de la plateforme Provender a fait mention du but de celle-ci qui est de rétablir les marchés alimentaires avec la technologie dans l’optique de donner plus d’égalité entre les producteurs.
En effet, il a remarqué que la plupart des producteurs n’ont pas vraiment de poids sur le marché car le système est formé pour que ce soit les intermédiaires qui aient plus de contrôle sur le marché.
Mais grâce aux nouveaux systèmes informatiques et technologiques, les chaines qui existent dans le marché de l’alimentation entre les producteurs et les intermédiaires sont coupées. De ce fait, il est beaucoup plus facile pour les producteurs d’avoir un plus grand contrôle sur les produits proposés et donc une plus grande autonomie et ceci sans se déplacer. Il a soulevé le fait que le secteur de l’agriculture n’attire pas l’attention d’un grand nombre de personnes ceci du au fait que :
  • Ce soit une œuvre qui est très difficile à contrôler
  • Le difficile accès aux outils nécessaires au bon fonctionnement de l’entreprise
  • La difficile intégration des systèmes informatiques
Le projet Provender a donc pour but principal de mettre en réseau différents producteurs sur le marché au travers de l’internet, pour bénéficier de toutes les potentialités et de tous les produits possibles. Catherine Lefebvre, s’est interrogée sur deux problématiques :
  • les obstacles qui peuvent freiner le travail des agriculteurs notamment le fait que les consommateurs doutent de la provenance des produits vendus ou encore de leur salubrité
  • les solutions qui ont été mises en place pour pallier les obstacles qui empêchent le bon acheminement du travail des producteurs.
Comme autres panélistes, nous avons eu la présence de Jean-François Archambault, qui a mis en avant la plateforme La tablée des chefs qui est moteur d’éducation sociale des chefs, des cuisiniers et des pâtissiers qui œuvre dans l’aide alimentaire. En effet, elle consiste en mettre en relief des chefs dans des établissements hôteliers ou des services traiteurs qui ont des surplus alimentaires, aux organismes humanitaires afin de redistribuer ces aliments aux nécessiteux. Il s’agit donc pour les membres du projet de jouer le rôle de courtiers, de livrer les outils et récipients nécessaire à la conservation des repas pour une meilleure sécurité alimentaire.
Depuis 2016, deux millions de portion de repas ont été collecté et distribué dont 75 tonnes de nourritures.
Mis à part ce volet là, un autre volet est soulevé dans la plateforme de courtage, celui de la perte de connaissances et de compétences culinaires, car les organismes humanitaires mettent en place une dépendance alimentaire. Les nécessiteux vivent ainsi dans un cercle vicieux car les plats qui leur sont reversés ne sont pas toujours saints car ils sont surgelés. La tablée des chefs a donc mis sur pied une formation culinaire en milieux défavorisés notamment les foyers et autres institutions par des chefs, des cuisiniers et des traiteurs. Cette formation vise deux buts :
  • Transmettre les connaissances et les compétences culinaires aux futures générations
  • Rendre les nécessiteux autonomes
Ainsi, au travers des systèmes informatiques, il est beaucoup plus facile de mettre en correspondance les restaurateurs dans le monde et la plateforme. Catherine Lefebvre, a soulevé un questionnement, qui est celui de savoir si la plateforme ne pourrait pas s’élargir au niveau des supermarchés et des épiceries. Mais Jean-François a rétorqué en disant que la plupart des supermarchés ne se prête pas au jeu car ceux-ci redoutent la création de marchés secondaires. En effet, les supermarchés et épiceries pensent qu’il y’ait des risques que la nourriture ne soit pas réellement donnée mais plutôt vendue. Mais le réseau de banques alimentaires du Québec a joué un rôle important en réussissant à dissiper les doutes des supermarchés. Un projet a été mis sur pied par les membres de la plateforme en collaboration avec METRO et le projet a été transféré  à la banque alimentaire ainsi qu’à la moisson Québec ; pour qu’ils puissent le porter le projet sur le terrain. En quatre mois 12 tonnes de nourriture ont été récupéré dans trois supermarchés.

Quelques données importantes

  • 75% de tonnes d’aliments récupérés grâce au programme de @TableedesChefs à voir sur recuperationalimentaire.org
  • On perd une ferme chaque 6 jours Québec