5 défis en nutrition pour 2017
Par Catherine Lefebvre, nutritionniste
Les consommateurs sont de plus en plus avertis. Ils veulent savoir d’où proviennent les aliments qu’ils mettent dans leur assiette et comment ils ont été produits. Les défis sont nombreux pour l’industrie alimentaire. Voici ce qui les attend en 2017.
1. Sucres libres
Les consommateurs veulent connaître la teneur en sucres libres – tous les sucres ajoutés par le fabricant ou à table, incluant les jus et les concentrés de jus de fruit – dans les aliments. Hélas! Ils devront attendre encore longtemps pour que cela apparaisse dans le tableau de valeur nutritive (TVN). Malheureusement, la ligne « sucres » dans la catégorie « glucides » du nouveau TVN demeurera telle quelle. En attendant un tableau plus précis à cet égard, l’application One Sweet app permet de savoir combien de sucres libres se cachent dans plusieurs aliments du commerce.
2. OGM
En attendant l’étiquetage des OGM sur les produits, certains affichent faire partie du Non GMO Project. C’est pour l’instant une des seules façons de s’assurer que nos aliments n’en contiennent pas, en plus de la certification biologique. Ceci dit, selon les données de Vigilance OGM, la majorité du soya (58%), du canola (85%) et du maïs-grain (85%) – utilisé pour nourrir le bétail, pour produire le sirop de glucose-fructose et l’amidon de maïs modifié – est GM au Canada. Or, les aliments contenant un de ces produits encouragent ce modèle d’agriculture. À noter que le sirop de glucose-fructose est présent dans la plupart des boissons sucrées en Amérique du Nord. Raison de plus de les écarter de nos habitudes.
3. Empreinte écologique
Une autre information pertinente que les consommateurs aimeraient savoir, c’est l’empreinte écologique des aliments qu’ils consomment. Le kilométrage, l’utilisation d’eau pour l’élevage et la transformation, les émissions de carbone à chaque étape de la production alimentaire… Tout un défi pour l’industrie alimentaire qui préfère peut-être aussi ne pas trop dévoiler l’impact environnemental de ses produits. Vu la longue liste d’ingrédients de plusieurs d’entre eux, il est évident que cela représenterait une lourde tâche de déterminer l’empreinte écologique de chacun d’entre eux.
4. L’aura « santé »
À force de vouloir bien manger, certains consommateurs se font avoir par les allégations « santé » apposer sur l’emballage de plusieurs produits : naturel, sans ceci, source de cela, bio, sans OGM ni gluten… Bien souvent, cela donne une sorte de passe-droit à des aliments aux apparences santé, mais qui sont très sucrés ou qui contiennent des ingrédients plus ou moins pertinents. Un autre défi qui s’ajoute aux consommateurs avertis. Le mieux demeure toujours d’opter pour des aliments peu ou pas transformés et de lire la liste d’ingrédients pour éviter les surprises.
5. Naturalité
Cela fait déjà plusieurs années que les consommateurs exigent plus de transparence. Ils veulent en effet connaître le réel contenu et même le contenant des aliments dans leur assiette. Ils rêvent de naturalité, des aliments de base, sains, sans surprise. Pas facile à repérer dans la foule d’aliments transformés qui dominent les tablettes à l’épicerie. Mais les consommateurs sont de plus en plus rusés et ils sont bien conscients qu’acheter, c’est voter. Ils en profitent chaque fois pour passer le mot à l’industrie alimentaire. Et c’est tant mieux!