Les TIC au service de l’économie collective et democratique

Nancy Neamtan

L’ECONOMIE SOCIALE AU QUEBEC (2014)

 

  • 7000 entreprises collectives emploient plus de 150 000 personnes
  • Près de 7 Milliards de dollars de chiffre d’affaires soit 8% du PIB
  • 65% de taux de survie après 5 ans, comparativement à 50% pour les PME traditionnelles
  • Les secteurs économiques (arts et culture, agro-alimentaire, commerce de détail, environnement, immobilier collectif, loisir et tourisme, TIC, médias, manufacturiers, service aux personnes, transport, etc.

 

Experte en économie sociale et en TIC, NANCY NEAMTAN dirige les chantiers de l’Economie Sociale qui est une organisation à but non lucratif crée en 1997 dans un contexte où la jeunesse à cause du faible taux de chômage et des différentes restrictions budgétaires voulait oser. Elle nous a expliqué que l’économie sociale est une convergence des entrepreneurs qui travaillent pour le bénéfice de la collectivité (coopératives, association, entreprises sociales, mouvements de développement local dans les milieux ruraux  et les quartiers de Montréal).

La vision dans les mouvements sociaux est de se réapproprier de l’économie afin qu’elle soit au bénéfice de la communauté dans un contexte de rareté des ressources. Il est question de faire plus avec moins et d’imaginer des choses différemment/autrement d’où la naissance des chantiers de l’économie sociale. Il s’agit ici d’imaginer une autre façon de créer l’emploi et répondre aux besoins socioculturels et environnementaux de notre communauté.

Aujourd’hui au Québec, on est  un écosystème en soutien à ce partenariat et cette économie sociale. En effet, le Chantier implique une organisation ou un réseau regroupé de chercheurs, mouvements syndicaux, fond de solidarité de travailleurs, etc. qui soutient le capital patient-entreprise et la formation à l’université  (école de gestion, école de sociologie…) par des cours pour soutenir  le développement l’entreprenariat collectif et l’économie sociale.

Etant donné les milliers d’entreprises que nous avons, le chantier de l’économie sociale est devenu un carrefour pour un mouvement de démocratisation économique qui s’appuie effectivement sur une action citoyenne au cœur de l’économie ; il s’agit de travailler à construire des entreprises au bénéfice de la collectivité, de construire des façons de faire et de contribuer à modérer le développement économique qui est plus inclusif et qui protège l’environnement (vision de développement durable).

Nancy Neamtan

Pour y arriver, nous avons besoin des entrepreneurs de l‘économie sociale avec un mouvement international comme les Nations Unies pour le Développement pour créer une voie d’avenir pour les femmes africaines et pour le développement de nos collectivités. Pour cela on a dû combattre énormément nos préjugés qui disent que l’économie c’est la bourse, les placements, les rendements financiers et pourtant c’est loin d’être l’économie.

Nous disons que l’économie c’est comment produire des biens et services, comment les échanger. Ceci peut se faire de plusieurs manières :

       Une économie privée à but lucratif

       Une économie publique avec nos services publics

       Une économie familiale

       Une économie sociale c’est-à-dire prise en charge des entreprises collectives.

Il s’agit de se réapproprier l’économie et contrer des théories qui dominent sur les questions de l’économie c’est-à-dire laisser les grandes entreprises créer des richesses et chuter plus tard : Théorie de Reagan. L’OCDE nous dit que depuis 30 ans on n’a jamais eu tant de richesses dans le monde et les écarts entre les riches et les pauvres n’ont pas déjà été aussi grands au Québec (Canada). Si on pensait une économie à partir d’innovation (partager des richesses) peut être  le monde irait mieux. Il faudrait aussi contrer l’idée que la seule façon d’entreprendre c’est pour de venir riche comme Bill GATE.

Il y’a énormément  des gens qui entreprennent parce qu’ils veulent changer le monde malheureusement on en parle pas assez d’autant plus c’est ce mouvement qui est entrain d’émerger au cœur de l’économie.

 

Parler de l’économie sociale aux professionnels des TIC

Pour développer le chantier de l’économie sociale part  d’une mission, d’une finalité c’est-à-dire vouloir une société plus juste et une économie plus  démocratique c’est-à-dire au service de l’être humain. Et c’est la même chose pour les NTIC. C ‘est-à-dire prendre les outils, s’en approprier, les comprendre, construire nos propres outils au besoin. Prendre des outils qui existaient déjà, les adapter pour pouvoir les rentrer dans un autre type de mission pour le bien commun ; ceci à travers la construction des réseaux et le partage des informations.

L’objectif des nouvelles technologies se rapproche beaucoup de ceux du chantier de l’économie sociale. Les instruments des NTIC peuvent servir au bien commun si on se les approprie et les comprend. Il est question de construire des outils qui répondent à nos besoins, d’adapter et partager les outils existants pour qu’ils soient à la portée de tout le monde.

                    Vision économie sociale

                    Données ouvertes/utilisation des NTIC                

                  Vision NTIC et Innovation sociale pour les mouvements de démocratisation

L’économie sociale va plus loin; l’individu crée une entreprise. Le partage n’est pas seulement le produit. On partage aussi le processus de décision et les bénéfices ; ce qui implique une vision de démocratisation de l’économie sociale et de la même manière de démocratisation des NTIC. L’économie sociale a un virage numérique à faire d’où le besoin d’impliquer l’économie sociale dans les Nouvelles technologies d’une façon beaucoup plus forte. Pour y arriver, il faut davantage collaborer ; et ceci comment ?

       En parler : faire la promotion de l’économie sociale pour pouvoir créer la richesse et la démocratie.

       Travailler en réseau : plusieurs entreprises de l’économie sociale ne fonctionnent pas en réseau. Il faut se mettre ensemble. Le gouvernement du Québec veut lancer une stratégie numérique que tout le monde devrait  influencer afin que les nouvelles technologies soient au secours de la communauté et des citoyens.

       Bien faire le choix des outils financiers : pour financer on a besoin des données palpables et des choses qu’on peut vérifier (les NTIC nous donnent les moyens).

Rapport de la conférence de Nancy Neamtam lors de la semaine de la technologie et Innovation Sociale en 2014